La vie à deux précède ou suit souvent la constitution d’une famille avec enfant(s). Ce mode de cohabitation est donc très largement répandu : près du quart des ménages de l’Hexagone est constitué de couples sans enfant (26,3 % des ménages en 2015). Cette proportion a tendance à légèrement augmenter : en 1990, ce mode de cohabitation représentait 23,4 % des ménages.
Toutefois, la vie à deux est nettement plus fréquente en dehors des grandes agglomérations qu’en leur sein, ces couples représentant plus d’un tiers des ménages hors grandes agglomérations et Outre-mer.
Une fois encore, les grands centres urbains se distinguent du reste du territoire. Ce constat pourrait sembler paradoxal. La pression qui s’exerce sur le marché immobilier des grandes villes, à commencer par celui de l’agglomération parisienne, pourrait inciter les individus en couple mais vivant séparément à s’installer plus rapidement ensemble afin de partager les dépenses de la vie courante et notamment celles liées au logement. Pourtant, à peine 23,3 % des ménages des grands pôles vivent à deux alors que cette proportion est supérieure à 30 % dans les couronnes périurbaines et les espaces ruraux. Au sein de la métropole du Grand Paris, ces couples sans enfant représentent moins de 20 % des ménages.
Ainsi, les grandes villes présentent plus fréquemment de nouvelles formes de cohabitations et de modes de vie. La vie en couple constitue une étape importante dans les schémas familiaux les plus traditionnels (avant et après avoir eu des enfants). Mais dans les grandes villes du pays, de nouvelles manières de vivre et de « faire famille » ont émergé (personnes en union libre ne partageant pas le même logement, plus grande proportion de divorces, collocations intégrant un couple, etc.), celles-ci diminuant la place qu’y occupent les couples « classiques » par rapport au reste du territoire national. Par ailleurs, les trois quarts des couples de même sexe vivent dans des grands pôles urbains contre seulement 56 % des personnes en couple de sexe différent, ce qui peut s’expliquer soit par une plus forte acceptation sociale, soit par un mode de vie plus en adéquation avec un environnement urbain (absence d’enfant…)15.
15. Buisson G., Lapinte A., « Le couple dans tous ses états : non-cohabitation, conjoints de même sexe, Pacs », coll. Insee Première (n°1435), 2013.