L’agglomération parisienne illustre parfaitement les contrastes qui existent entre un centre-ville majoritairement composé de petits ménages et des territoires de banlieue et du périurbain plus familiaux. Pour analyser ce gradient centre-périphérie, les données carroyées de l’Insee (RFL 2010) sont une source extrêmement intéressante. Cette maille d’analyse, qui correspond à des carreaux de 200 mètres sur 200 mètres, permet de cartographier la taille moyenne des ménages résidents à une échelle très fine. Elle renseigne ainsi sur la distribution des ménages à une échelle infra-communale et permet de distinguer des particularismes locaux comme le lien entre la taille moyenne des ménages et certaines formes urbaines ou encore la localisation des gares, des pôles d’emplois et universitaires.
Alors qu’à Paris, la taille moyenne des ménages est de 1,9 personne14, à Garges-lès-Gonesse (Val d’Oise) ou encore dans de nombreuses petites communes de Seine-et-Marne ou d’Essonne elle avoisine les 3 personnes par ménage. La taille moyenne des ménages varie donc fortement en l’espace de quelques dizaines de kilomètres au sein de cette agglomération.
Les ménages de très petite taille se concentrent essentiellement dans les arrondissements centraux de Paris, mais on les retrouve également dans les pôles d’emplois limitrophes (autour de La Défense - Puteaux, Courbevoie, Neuilly-sur-Seine – Boulogne Billancourt et Issy-Val-de-Seine). Ces « petits ménages » sont également présents, bien que dans une moindre mesure, dans les pôles d’emplois ou commerciaux plus éloignés (Versailles, Val-de-Fontenay, Noisy-le-Grand, etc.).
Plus on s’éloigne du centre de Paris, plus la taille moyenne des ménages augmente. On peut ainsi observer des « grappes » entières de carreaux composés de ménages dont la taille moyenne dépasse les 3 personnes comme dans le nord de la Seine-Saint-Denis (d’Epinay-sur-Seine à Villepinte), dans le Val-d’Oise (de Cergy-Pontoise à Garges-lès-Gonesse en passant par la vallée de Montmorency) ou dans les Yvelines (Saint-Quentin-en-Yvelines, boucle de la Seine).
Au sein de la capitale, les arrondissements du Nord-Est (XIXe et XXe) se distinguent des arrondissements centraux par une taille moyenne des ménages nettement plus élevée. Révélé par l’analyse fine que permettent les carreaux de 200 mètres, cet effet frontière de part et d’autre des boulevards qui constituent les limites d’arrondissements est relativement net. Par ailleurs, le long des boulevards des Maréchaux, la taille moyenne des ménages est quasi systématiquement supérieure à celle des carreaux avoisinants. La présence de plus grands ménages le long de ces boulevards est certainement liée à celle de logements sociaux de relativement grande taille, construits entre les deux guerres tout le long de cette ceinture parisienne.
14. Source : Insee, RP 2015.