Les déplacements domicile-travail constituent le lien le plus fréquemment utilisé pour caractériser les échanges entre les territoires : ils se pratiquent quasi quotidiennement entre des communes plutôt résidentielles et des communes proposant une offre d’emplois attractive.
Le périmètre des aires urbaines est une façon de rendre compte de ces échanges, car leur définition – dite fonctionnelle – renvoie directement à l’interdépendance en matière d’emploi, constitutive de ces échanges. Ce périmètre est déterminé selon la part d’actifs qui se déplacent pour travailler dans un pôle d’emploi et il est d’autant plus étendu que la taille du pôle est importante.
Entre 1999 et 2011, ces connexions se sont largement intensifiées et étendues, comme l’atteste l’allongement des déplacements domicile-travail1. Cela a pour effet d’accroître le périmètre des aires urbaines : leur superficie a augmenté de 28 % et leur population, de 13,6 %. Cette croissance démographique est imputable pour 7,5 points à l’augmentation de la population des communes de l’ancien périmètre et pour 6,1 points aux populations nouvellement intégrées (extension spatiale des aires urbaines). De plus, le gain de population de ces zones est davantage le fait des couronnes périurbaines que des pôles, ce qui traduit un renforcement des interdépendances territoriales, les couronnes dépendant des emplois présents dans les pôles.
ZOOM
Les aires urbaines
Une aire urbaine ou « grande aire urbaine » est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaillent dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Basées comme les zones d’emploi sur l’analyse des flux domicile/travail, les aires urbaines s’en distinguent en ce qu’elles ne couvrent pas la totalité du territoire national. Elles mesurent l’influence des villes là où la zone d’emploi définit l’espace à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les établissements trouvent l’essentiel de la main-d’œuvre pour occuper les emplois offerts.
Le zonage en aires urbaines 2010 distingue également :
- les « moyennes aires », ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle (unité urbaine) de 5 000 à 10 000 emplois et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaillent dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci ;
- les « petites aires », ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle (unité urbaine) de 1 500 à 5 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaillent dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
Le précédent zonage date de 1999. Il ne comprenait que 354 aires urbaines, rassemblant uniquement des unités urbaines de plus de 5 000 emplois. Le zonage de 2010 est basé sur les données du recensement 2008 et comprend 792 aires urbaines.